Selon le livre L’émancipation des femmes et la lutte de libération de l’Afrique
de Sankara, 1987, 73 pages.
Le livre en une phrase, c’est quoi ? : Discours prononcé par Thomas Sankara devant des milliers de femmes burkinabés le 8 mars 1987 lors de la journée internationale de la femme.
Mon passage coup de du livre : “ La révolution et la libération des femmes vont de pair. Et ce n’est pas un acte de charité ou un élan d’humanisme que de parler de l’émancipation des femmes. C’est une nécessité fondamentale pour le triomphe et la révolution. Les femmes portent sur elles l’autre moitié du ciel. ”
Résumé du livre
« Dans le monde négro-africain, le féminisme n’a pas sa place. Tu ne peux pas parler de ces choses-là sur ton site !». Voilà le 1er commentaire que j’ai reçu le jour où j’ai décidé pour la première fois de parler de féminisme sur mon site.
En fait, ce n’était pas la première fois que j’entendais cet argument du type ‘’ Le féminisme c’est un problème d’occidentaux ! ’’. A toutes les personnes qui partagent cet avis, je voudrais leur offrir ce livre de Sankara. Sankara est l’une des plus grandes figures du panafricanisme. Il est le modèle de pensée de la plupart des afro conscients. Alors qui de mieux que lui pour les faire adhérer à cette problématique de l’égalité homme-femme ?
Voici ce que je voudrais dire à ces gens : Effectivement, à l’origine, les grandes civilisations africaines étaient construites de telle sorte que la question du féminisme ne se serait peut-être jamais posée. Contrairement à d’autres parties du monde, les femmes africaines étaient respectées, honorées, vénérées. Dans beaucoup d’empires africains, comme par exemple l’empire du Mali, le système de succession au trône était matrilinéaire (seul l’ascendance maternelle compte). Mais aujourd’hui nous sommes en 2018. Aujourd’hui, nous sommes dans une Afrique qui a été touchée par l’intrusion occidentale. Esclavage, colonisation, ingérence politique. Nous sommes dans une Afrique où toutes ces bases africaines ont été balayées, travesties, bouleversées.
Aujourd’hui il s’agit de réfléchir à la condition féminine africaine telle qu’elle existe maintenant. Pas telle qu’elle aurait été ‘’si’’ tout cela n’était pas arrivé.
Et ça, Sankara l’avait très bien compris.
Nous sommes le Dimanche 8 Mars 1987. C’est la journée internationale de la femme. Sankara tient ce discours avant-gardiste devant plusieurs milliers de femmes burkinabé. Ce discours est un modèle pour l’Afrique, et pour le monde entier. Les éditions Pathfinder ont retranscrit ce discours dans un livre. Ce livre, je vous le résume aujourd’hui.
Bonne lecture.
1. L’origine des inégalités hommes-femmes selon Thomas Sankara
Comme vous avez pu le voir sur abenafrica (à travers cet article par exemple), le féminisme est un sujet qui me tient à cœur. Grâce à ce discours de Thomas Sankara, je suis contente aujourd’hui d’avoir une explication du “pourquoi” de cette situation inégalitaire.
Tout d’abord, l’idée selon laquelle l’origine de cette inégalité serait du fait de la supériorité physique de l’homme par rapport à la femme est tout de suite mise de côté. C’est fou, parce qu’en réalité, j’ai toujours cru à cette explication, je me suis toujours dis que ça partait de là.
Bref.
Selon Sankara, il y a un lien indéniable entre l’augmentation progressive de l’oppression de la femme et l’évolution économique de nos sociétés.
Il s’explique :
Pendant des millénaires, les sociétés étaient organisées de telles sortes que les hommes et les femmes étaient complémentaires (surtout les sociétés africaines). Il n’y avait pas un sexe au-dessus de l’autre. Chacun avait des atouts qui se complétaient avec ceux du sexe opposé.
Tout a commencé lorsqu’il a été question de produire plus (à tous les niveaux, mais surtout au niveau alimentaire). Il a fallu fournir un travail intensif. L’organisation du travail et les modes de production sont ainsi bouleversés. Les sociétés, les familles, les tribus, les clans ont commencé à segmenter les tâches de production. C’est, selon Sankara, ce nouveau système de division du travail et d’industrialisation qui a progressivement détérioré la condition de la femme. C’est ce passage d’une forme de société à une autre qui a été fatal à la Femme.
“La tendresse protectrice de la femme à l’égard de la famille et du clan devient le piège qui la livre à la domination du mâle ” dit-il. Elle est consciente de cette répartition inégale des tâches mais elle continue, poussée par son sens du devoir et de protection, d’hospitalité et de partage. L’homme en abuse, la surexploite et met en place petit à petit des règles atroces.
Ajoutons que, selon Sankara, ce nouveau système est soutenu par 3 autres acteurs :
- Les écrits de philosophes tels que Aristote ou Pythagore qui dévalorisent la femme
- Les religions les plus influentes qui relèguent la femme au second rang (et marque certains aspects de la féminité – comme les règles – comme impure)
- Les histoires mythologiques les plus connus soutiennent également cette infériorité de la femme
Ainsi, cette inégalité ne vient pas de la différence physique des 2 sexes mais bien d’idées, d’opinions de « comment les choses devraient être dans cette nouvelle société de production ».
Bienvenue dans le monde du patriarcat. Depuis, ce rapport inégalitaire hommes-femmes traverse les sociétés. La société esclavagiste, la société féodale, l’apartheid et à présent la société capitaliste.
Avant d’étudier les propositions de Sankara face à cette situation, regardons concrètement comment se manifeste au quotidien l’oppression des femmes.
2. Qu’est-ce qu’être une femme au quotidien dans une société patriarcale ?
Si Sankara parle surtout de la situation au Burkina, il fait référence plusieurs fois dans le livre au fait que ce problème est universel :
’’ Le combat de la femme burkinabé rejoint le combat universel de toutes les femmes ’’
Mais que subissent les femmes concrètement ?
C’est très flagrant : des discriminations pour l’accès à l’éducation, aux formations, à l’embauche. Pour lui, même les textes de loi sont en défaveur des femmes. Et le cœur de tout cela se situe dans le foyer où la femme a un rôle de “nourrice” et de “servante”. Sans oublier que, de manière général, l’adultère est toléré dans un sens, mais impardonnable dans l’autre. En fait c’est simple, la société est construite en fonction de l’homme.
Sankara en famille : sa femme Mariam Sankara et leurs 2 fils, Philippe et Auguste
La spécificité de la société capitaliste, c’est que le peuple de manière générale est exploité. Le problème avec les femmes c’est qu’elles sont doublement exploitées. Exploitées par la société ouvrière industrielle. Puis, une fois à la maison, opprimées par leur mari. (Notons que Sankara est un anti-capitaliste, ne soyons donc pas surpris que cet argument soit au cœur de sa réflexion).
‘’Un homme, si opprimé soit-il, trouve un être à opprimer : sa femme ‘’
On impose donc à la femme un rôle (et une fonction !) au sein de la société. Une femme doit se comporter d’une certaine manière. Une femme doit savoir cuisiner. Une femme doit savoir tenir une maison. Une femme doit se marier avant un certain âge (sinon c’est qu’il y a un souci avec elle). Une femme sert à assouvir ses désirs sexuels. Une femme doit obligatoirement enfanter. Une femme belle est une femme qui a certains critères physiques. Par exemple, dans son discours, Sankara fait référence à l’épilation (sujet qui, soit dit en passant, est clairement un débat féministe actuel) :
‘’ Vous vous percez les oreilles et vous vous labourez le corps pour être acceptées par des hommes. Vous vous faites mal pour que le mâle vous fasse encore plus mal’’
(#punchliiiiiine !)
Ce qu’il veut dire, c’est que la société a fini par imposer des standards physiques aux femmes. Et toutes celles qui s’en écartent sont hors normes, bizarres ou militantes. A cela s’ajoute les contraintes esthétiques : maquillage, garde-robe, etc.
Et comme si cela n’était pas suffisant, certains vices sont automatiquement attribués par défaut à la femme : ‘’Elle est matérialiste, profiteuse, menteuse, comédienne, jalouse et j’en passe.’’ rappelle Sankara.
Pour conclure cette deuxième partie, Thomas Sankara parle d’un paradoxe encore bien présent aujourd’hui. Paradoxe également relevé dans le livre de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie ‘’ Dear Ijawele ou manifeste pour une éducation féministe ‘’ dont je vous ai fait le résumé ici. Il s’agit de “la double identité de la femme”.
Regardez bien, dans cette forme de société, la femme est la base et le nœud vital pour la stabilité du foyer. Elle est cuisinière, femme de ménage, elle donne la vie, elle travaille, etc. Elle est LA personne indispensable. Et pourtant, c’est elle qui est en retrait, et l’homme qui est “le chef de famille”. D’où les tristes expressions du type “A la maison c’est lui le chef mais c’est toi qui commande en coulisses”.
3. Comment faire évoluer cette société ? La réponse de Sankara : miser sur l’éduction des filles !
Sankara en est certain : l’émancipation de l’Afrique passera par l’émancipation de la femme. Et l’émancipation de la femme passera par changer la manière d’élever les filles.
Etape 1 : Arrêter d’éduquer les garçons comme des futurs rois et les filles comme des futures servantes. Pendant toute l’éducation d’un garçon, on lui apprend à être servi, obtenir ce qu’il veut, prendre des décisions sans discussion. L’enfance d’une fille est tout autre chose. Très tôt, elle devient l’ ‘’assistante ménagère’’ de la maman. Pendant que son frère va jouer et gambader dehors. Elle, on va lui apprendre à servir, cuisiner et tenir un foyer. En d’autres termes, elle commence sa formation de « future » femme dès le plus jeune âge. Contrairement aux garçons, les filles grandissent avec cette contrainte. Elles ont moins de loisirs, moins de temps libres, aucun espace pour devenir l’Être qu’elle souhaite réellement, on leur impose dès le départ un schéma à suivre comme si aucune autre alternative n’était possible.
Les époux Thomas et Mariam Sankara
Etape 2 : il faut briser toutes les croyances qu’on plante dans les cerveaux des petites filles concernant le mariage et le rôle qu’elles devraient avoir au sein de leur foyer (si elles choisissent d’en avoir un). Le mariage n’est pas un trophée. Il ne sert à rien de vouloir se marier à tout prix, si ce n’est pas une chose qui les rend heureuses. Il faut que : ‘’le mariage soit un choix valorisant et non pas cette loterie où l’on sait ce que l’on dépense au départ mais rien de ce que l’on va gagner’’ dit-il. Montrons leurs des modèles de femmes célibataires avec ou sans enfants qui sont épanouis, accomplies et indépendantes. La société a assez évolué pour qu’on bannisse sans raison une femme qui n’a pas de mari.
Toutes ces paroles sont belles, mais quelles actions concrètes propose Sankara ? La réponse dans la partie 4.
4. Les 6 actions concrètes de Sankara pour l’émancipation des femmes au Burkina
L’idée principale du révolutionnaire est que la femme burkinabé soit présente dans l’ensemble du tissu professionnel et social du pays. Et ce ne sont pas que des paroles, sachez qu’au moment de ce discours, sur les 30 hauts commissaires du gouvernement burkinabé, 10 sont des femmes. A l’instar de Germaine Pitroïpa, haut –commissaire de la province de Kouritenga (photo ci-dessous).
Germaine Pitroïpa, ancienne hait-commissaire du gouvernement Burkinabé sous Sankara
Regardons à présent de plus près le projet universellement avant-gardiste de Thomas Sankara :
Les femmes et le gouvernement. Mise en place d’un plan d’action précis visant à l’émancipation de la femme. Chaque ministère sans aucune exception devra être impliqué dans ce plan d’action. L’accent sera mis surtout aux ministères de l’éducation, de la culture et de la famille. Toute cette entreprise sera faite en collaboration étroite avec l’UFB : l’Union des Femmes militantes du Burkina.
Mise en place de crèches sociales, de garderies et de cantines. Le but est de décharger les femmes des tâches qui leur sont imposée
Fin du lévirat et de la dot. Ils sont considérés par Sankara comme une marchandisation de la femme.
Élimination progressive des pratiques dévalorisantes de la femme : prostitution, mariage forcé, excision.
Au sein du foyer : L’homme et la femme se partageront désormais toutes les tâches ménagères. De plus, il ne doit y avoir aucune différence d’accès à l’éducation que ce soit pour une fille ou un garçon.
- Textes de loi pour l’égalité homme-femme en termes de droits sociaux et pour l’égalité des salaires.
‘’ Le but final de cette grande entreprise, c’est de construire une société libre et prospère où la femme sera l’égale de l’homme dans tous les domaines ’’ dit-il à l’assemblée. Mais ce combat justement ne doit pas être mené par les femmes uniquement…
5. L’émancipation de la Femme est un combat que l’Homme et la Femme doivent mener ensemble
Thomas Sankara avec les artistes Myriam Makeba (Afrique du Sud), Tshala Muana (Congo), Nayanka Bell (Côte-d’Ivoire) et Nahawa Doumbia (Mali).
Dans la pensée de Sankara, on ne voit pas l’inégalité homme-femme comme une guerre des sexes où deux camps s’opposent. Car en opprimant la Femme, l’Homme s’opprime lui-même. La femme est ‘’ la figure douloureuse de la mère, de la sœur ou de l’épouse d’autres hommes, donc de chacun d’entre nous. C’est en définitive le mépris inconscient que nous (hommes) avons de nous-même ’’.
Ainsi, la question féminine est un combat qui appartient aux femmes mais qui doit être mené communément. Toutes les actions et propositions développées dans cet article seraient vaines s’il n’y a pas un minimum d’adhésion de la gente masculine. Comme le dit Sankara :
‘’ La transformation des mentalités serait incomplète si la femme de type nouveau devait vivre avec un homme de type ancien ’’
Dans le contexte précis de la révolution burkinabé, Sankara met en garde les hommes qui ‘’permettent’’ à leurs femmes de s’engager dans la révolution que sous certaines conditions du type ‘’tu as le droit de militer mais le soir du reste à la maison’’. Sous-entendu ‘’si tu sors le soir, je ne sais pas où tu es, et ça peut être mal vu’’. Pourtant, eux font ce qu’ils veulent. Il parle d’eux comme des révolutionnaires dont l’élan de leur engagement prétendu sans limite est diminué par la gangrène du patriarcat.
Et pour toutes celles et ceux qui apprécient la position de Sankara à l’égard des femmes, vous pourriez être tentés de dire ‘’c’est bien joli, mais une fois encore, c’est un homme qui parle pour les femmes ! ‘’. Et bien figurez-vous que Sankara est d’accord avec vous :
‘’ Je m’en voudrais en tant qu’homme […], de conseiller et d’indiquer la voie à une femme ’’. Mais il dit que s’il est un homme, alors il est aussi un fils. Et qu’une mère sait être à l’écoute de son enfant. C’est ce qui lui permet de parler devant ces femmes ce jour-là, sans culpabilité.
Décidément, il avait pensé à tout.
Pour conclure….
Je conclurai ce résumé en citant Dorotea Wilson, ancienne dirigeante de la révolution Nicaraguayenne : “ En tant que femme nicaraguayenne, dont les racines ancestrales sont intimement liées à l’exploitation sans merci de millions de Noirs […], je considère de grande importance ce que Thomas Sankara a dit sur la situation des femmes de son pays, dans son discours mémorable du 8 mars 1987. En plus d’y donner une explication des origines historiques de l’oppression des femmes, Sankara se réfère dans tout son discours à des exemples spécifiques du caractère quotidien et intime du machisme dans la société. […]. Il exprime une compréhension profonde de la lutte des femmes et une solidarité militante avec elle – une lutte qui concerne et implique en effet toute l’humanité “ .
Merci Monsieur Sankara. Vous n’êtes plus là. Mais votre héritage sera éternelle.
L’avis d’Abena
Ce sera plus une remarque qu’un avis : Attention à bien inscrire ce discours dans son contexte si vous lisez le livre. Sankara est anti-capitaliste et en pleine application de son programme de révolution. De plus, il est en train d’énoncer un discours, et ce, devant plusieurs milliers de femmes. Ainsi, ne soyez pas surpris de deux choses. Premièrement, en tant qu’anticapitaliste affirmé, il insiste fortement sur le fait que ce système est une des causes principales de l’oppression actuelle de la femme. Dans un second temps, puisqu’il s’adresse à une assemblée de milliers de femmes, il se peut que vous trouviez certains propos trop « généralistes » ou pas assez nuancés. En effet, il s’agit d’un discours et non d’une analyse de texte. La démarche logique et les arguments restent néanmoins parfaitement vrais selon moi.
Points forts
Le bagage intellectuel de Sankara nous offre un texte riche en références. J’ai appris de nouvelles choses comme par exemple la date du 9 Août qui est aujourd’hui célébré comme la journée de la femme sud-africaine car elles étaient plus de 20 000 ce jour-là à défiler contre le régime de l’Apartheid.
Points faibles
Sankara est un homme de lettre. Ne soyez pas surpris de rencontrer du vocabulaire soutenu.
Pour acheter le livre
C’est ici !
Focus Auteur – Sankara?
Thomas Sankara est le président anti-impérialiste et panafricaniste du Burkina Faso de 1983 à 1987. Durant ces quatre années, il mène une politique d’émancipation nationale (qui passe par exemple par le changement du nom de Haute-Volta issu de la colonisation en un nom issu de la tradition africaine : Burkina Faso, qui est un mélange de moré et de dioula et signifie Pays [ou Patrie] des hommes intègres), de développement du pays, de lutte contre la corruption ou encore de libération des femmes. Il est abattu lors d’un coup d’État qui amène au pouvoir Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987.
Abena, j’ai écouté ce discours plusieurs fois mais ignorais qu’il y avait un livre associé. Je partage la conception du « Féminisme » de Sankara, je ne suis pas certains du nom à donner à ce courant de pensées.
Plus largement, je pense que le patriarcat oppresse l’homme et la femme en les enfermant dans des rôles. Comme il le dit: L’homme qui oppresse une femme exerce une une oppression sur lui-même.
J’aime beaucoup ce discours parce qu’il recouvre et éclaire tous les pièges d’un combat de libération. l’oppresseur est toujours une victime. celui qui déshumanisme, renonce à son humanité, celui qui commet l’injustice, se détrui de l’interieur; celui qui opprime, s’opprime….
Mon passage préféré est: « L’émancipation de la Femme est un combat que l’Homme et la Femme doivent mener ensemble ».
Sankara est un de ces esprits « juste » au sens de Platon.
Bonjour Yawaf,
Je vous remercie d’avoir lu cet article et d’avoir pris le temps d’avoir rédigé ce commentaire. Je partage tout à fait vos idées. Notamment le fait que le patriarcat enferme la femme ET l’homme dans des rôles. J’ai déjà eu plusieurs discussions à ce sujet et je voulais en parler dans cet article, mais il fallait en même temps que je reste fidèle au discours de Sankara (et il n’aborde pas précisément cette question).
Votre passage préféré est l’idée du paragraphe final de mon article (Point 5 : l’homme et la femme doivent mener ce combat ensemble) 🙂
Pour terminer, pour la partie « oppresseur oppressé », c’est ce que j’aime aussi dans ce discours. L’oppresseur est aussi celui qui se déshumanise. Et cela me fait du coup penser au livre de Césaire « Discours sur le colonialisme » où il fait ce parallèle/cette analyse concernant l’Occident et sa propre déshumanisation face à l’esclavage et la colonisation.
Je vous souhaite une excellente soirée,
Au plaisir d’échanger à nouveau,
Sandy Abena